La sténographie

La sténographie du grec stenos, serré et graphê, écriture), ou tachygraphie, est « l'art de se servir de signes conventionnels pour écrire d’une manière aussi rapide que la parole ».

Origine

Issus d'un même besoin (écrire rapidement et si possible à la vitesse de la parole), les systèmes d'écriture rapide remontent à fort longtemps. Selon les écrits de Diogène Laërce, les premières traces remonteraient à 430 av. J.-C., date à laquelle Xénophon aurait usé de sténographie pour transcrire les discours de Socrate. Les paléographes classent l'écriture hiératique et démotique comme des tachygraphies car elles permettaient aux scribes, d'écrire rapidement en simplifiant les hiéroglyphes et étaient utilisées dans l'administration (correspondances, remboursements de dettes, notes de blanchisserie, bordereaux de livraison) mais aussi dans le domaine culturel (textes littéraires ou scientifiques). En 63 av. J.-C., Tiron, esclave de Cicéron, s'inspirant des notes grecques, inventa sa propre méthode de sténographie. Ses prises de notes ont été conservées. Tout d'abord, Tiron n'abrégeait que les mots les plus populaires en utilisant des indices de contexte. Puis il améliora sa méthode en abrégeant les phrases ou expressions les plus communes. On lui doit aussi l'invention de l'esperluète.

Les différentes méthodes

L'Anglais John Willis publie en 1602 le premier traité d'écriture abrégée. Son système géométrique est repris et simplifié par Samuel Taylor en 1786 et utilisé jusqu'au XIXe siècle. C'est l'ancêtre de la sténographie.

En France, Jacques Cossard publie en 1651 Méthode pour écrire aussi vite qu'on parle et Théodore-Pierre Bertin introduit la méthode de Taylor en l'adaptant au français, dans un ouvrage publié en 1792 sous le titre Système universel et complet de Sténographie.

Le système géométrique d'écriture abrégée de Willis et Taylor sera ensuite remplacé par plusieurs types nouveaux qui diffèrent selon les pays.

En 1837, Sir Isaac Pitman invente une sténographie représentée par des lignes droites et courbes, utilisée en Angleterre et en Amérique du Nord. En France, les frères Duployé mettent au point leur propre système (1860) qui se répand en Europe occidentale. Les sténographies de Pitman et Duployé sont phonétiques. John Robert Gregg propose en 1888 un autre système, géométrique et cursif, qui convainc les États-Unis et le Canada par sa simplicité.

Avec la diffusion de la machine à écrire, la sténographie se voit concurrencée par la sténotypie. Cette dernière invente ses propres systèmes de codification, plus adaptés à la saisie mécanique. Une sténotype se présente sous la forme d'une petite machine à écrire dont le clavier comporte un nombre de touches réduit.

Principes de l'écriture sténographique

La sténographie est, dans la plupart des méthodes, une représentation de la forme phonique, indépendamment de sa transcription graphique standard, ce qui constitue une première simplification : toute variante orthographique est éliminée.
  • Forme phonique
  • Le graphisme des signes est simplifié à l'extrême. Selon les méthodes, il s'agit de formes géométriques (des traits, des points, des crochets, des boucles, des courbes) ou de formes cursives ressemblant à une écriture manuscrite rapide.

  • Ecriture manuscrite
  • Les méthodes divergent quant aux sons qu'elles représentent et qu'elles ne représentent pas. Le dilemme est d'en représenter suffisamment pour que l'écriture sténographique soit aisément décodable et suffisamment peu pour qu'elle soit la plus rapide possible – et ce avec le nombre de signes le plus réduit possible.

    Exemple : dans la méthode Prévost-Delaunay, on représente les consonnes, les voyelles initiales et finales (avec signes particuliers pour les voyelles suivies de [r] ou [l] et les voyelles nasales, quelle que soit leur position. On ne représente donc pas les voyelles orales en milieu de mot.

Indépendamment des différences entre les méthodes, chacune recourt à de nombreux procédés d'abréviation, notamment pour les mots et expressions les plus fréquents.

Dernière particularité : la sténographie est essentiellement écrite et lue par la même personne, avant transcription du texte en clair. La conséquence en est que chaque sténographe peut très bien avoir des habitudes abréviatives personnelles, éventuellement indécodables par d'autres.


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